Chapitre 8 – Bourrées au théâtre, bourrées au salon : « souvenirs d’auvergne » et autres « rhapsodies auvergnates »

Chapitre 8 – Bourrées au théâtre, bourrées au salon : « souvenirs d’auvergne » et autres « rhapsodies auvergnates » (les airs utilisés ou composés dans des oeuvres de musique savante)

 

Illustration : couverture de « Souvenirs du Mont-Dore, Fantaisie pour le Hautbois » par Henri Brod (1820)

Au cours du XIXe et du début du XXe siècles, à la même époque que les bourrées jouées en bal présentées au chapitre précédent, le thème des Auvergnats, ou plus largement des « montagnards », est souvent évoqué en musique dans de tout autres milieux sociaux. Au théâtre, au concert ou dans les salons, des œuvres très diverses exploitent ce thème, parfois dans une veine comique et caricaturale, parfois dans une intention plus musicale ou poétique.

D’un côté, saynètes chantées, pièces de théâtre, opéras-comiques ou chansons de café-concert présentent des personnages provinciaux pittoresques, et renforcent souvent cette imagerie par l’emploi de chansons et parfois de danses. De l’autre, des œuvres plus sérieuses (sous forme de rhapsodie ou de variations, souvent pour piano), mettent en forme savante des thèmes connus ou inventés. Les titres seront souvent évocateurs : « Souvenir d’Auvergne », « Montagnarde d’Auvergne », « Vieil air d’Auvergne » etc, même quand l’influence d’un style régional paraît plus fantasmée que réelle.

Un bel exemple, relevant à la fois de l’évocation pittoresque et de la virtuosité instrumentale, est le « Rondo Auvergnat », publié en 1834 par le flutiste Eugène Walckiers dans son recueil « Délassements du flûtiste », Op.47 (1e livraison). C’est un témoignage intéressant sur l’image de la musique auvergnate à Paris à cette époque, car on y entend déjà de façon frappante le jeu en rappels à la fondamentale, typique du jeu de cabrette, et ceci très antérieurement aux premiers enregistrements de cet instrument. Le morceau, qui m’évoque plutôt une marche de noces qu’une bourrée, est précédé d’un petit texte exposant l’argument de la pièce :

 

Programme – “Un auvergnat, plein de cette douce chaleur qu’on achète chez le marchand de vin, embouche sa Musette, et fait résonner un chant de son pays. Au moment où notre virtuose s’abandonne à toute sa verve, arrivent les chiens du quartier ; attirés par cette musique burlesque, ils viennent mêler leur voix à ses accents. Quoi qu’habitué à cette sorte d’accompagnement, notre Auvergnat la trouve peu de son goût ; aussi, ses accents sont devenus moins vifs, moins animés ; ils sont même plaintifs. Bientôt, cependant, narguant le chagrin, il reprend gaîment son refrain, sur lequel il s’éloigne lentement.”

Avis. Pour mieux imiter la Musette, il sera bien de tourner l’embouchure en dedans.

 

Voici cette pièce interprètée sur une flûte d’époque par Alexis Kossenko :

Avant d’en donner la matière musicale, voici quelques témoignages sur ce type de musique dans divers contextes, relevés dans des documents au long de cette période :

 

Un opéra de 1814 :

JEANNOT ET COLIN

(Opéra-comique en trois actes, livret de Charles-Guillaume Etienne, d’après un conte de Voltaire, musique de Niccolo Isouard, création en 1814)

« La musique de M. Nicolo offre quelques réminiscences ; mais elle est, dans presque tous les morceaux, vive, piquante et spirituelle. On a particulièrement remarqué le trio du premier acte, où mesdames Duret et Boulanger prouvent si bien que pour elles, rien n’est facile comme la difficulté, le final de cet acte et celui du second, une jolie romance chantée par Mme. Duret, et un charmant duo entre Martin et Mme. Gavaudan, qui dansent ensemble la Bourrée d’Auvergne. »

[Journal des Arts, des sciences et de la littérature, huitième volume (dix-neuvième de l’ancienne Collection), 1814, n° 326 (cinquième année), 20 octobre 1814, p. 89]

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« Cette pièce est pleine d’esprit naturel et de mots heureux : mais ce qui assurera son succès, est précisément ce qui a pensé lui nuire à la première représentation : c’est la partie sentimentale qui plaît toujours beaucoup au public du Dimanche. Il y a d’ailleurs du comique; et la scène où le marquis de la Jeanotière, emporté par ses souvenirs, dansa une bourrée d’Auvergne avec ses habits brodés, devant la petite Collette, doit plaire à tout le monde (…) »

[Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 19e année, 1814, tome V, p. 412-413]

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« Il fut repris en 1842 (…). Cet ouvrage fut remis au répertoire par M. Perrin en juin 1850. (…) La bourrée d’Auvergne était tous les jours bissée. »

[Félix Clément, Dictionnaire des opéras, 1869]

 

 

Une pièce de théâtre en 1823 :

LE ROULIER, OU LE MOULIN DE MASSIAC

mimodrame en trois actes créé au Cirque Olympique (1823)

 

« Il y a des quartiers (de Paris, NDE) (…) où l’on se croirait en Auvergne. Le dimanche on entend la musette au son de laquelle on danse la montagnarde, la danse du pays, et qu’à Paris on appelle la bourrée d’Auvergne. La bourrée est une danse monotone à deux, qui n’est plus guère d’usage. Elle était en vogue autrefois. (…) Elle est remplacée dans les bals, qui sont fort rares, par la montagnarde, qui, dansée à quatre par les dames du pays, ne manque pas de grâce. On l’a fait connaître aux Parisiens dans le Moulin de Massiac, pièce qu’on donne chez Franconi, et où on la danse en chantant une chanson patoise fameuse dans le pays ; car on danse en Auvergne au chant et aux sons chevrotans de la cornemuse ou de la musette, qu’on appelle en patois la tsabretta (la chevrette), parce qu’on la fait avec de la peau de chêvre. » (p.522-523)

 

Note à propos de « Para lou loup, p’tiota » :

« C’est cette même montagnarde fameuse dans le pays, qui a été chantée dans la langue originale et dansée au Cirque de Franconi, dans le Moulin de Massiac. » (p.544)

 

[Résumé de l’histoire d’auvergne – par un Auvergnat ; éd. Lecointe et Durey, 1826]

 

Illustration : Gravure illustrant « La Danse des Montagnes » dans l’Album Lyrique d’Auguste Panseron, 1836.

 

Concerts dans les salons en 1829 :

« CONCERT DE M. PANSERON

Dans le salon de mademoiselle Berlot, rue Saint-Lazare.

 

C’était une soirée musicale sans prétention, un concert en miniature (…) C’est justice de dire que, malgré tout le mérite des artistes dont M. Panseron s’était entouré, il a fait presque seul tout le charme de la soirée, avec ses délicieux petits chefs-d’oeuvre. Sa Bourée d’Auvergne est pleine d’une verve naïve et d’une gaîté qui se communique. (…) »

[Fétis, La Revue Musicale, 1829, tome V p.276]

 

« Mercredi dernier, il y a eu une soirée musicale chez MADEMOISELLE ; M. Panseron, qui lui a dédié son album nouveau, y a chanté tous les morceaux qu’il renferme. Au nombre de ceux qui ont obtenu un grand succès, nous citerons : Voici le jour, une Barcarolle, une Bourrée d’Auvergne, que les jeunes princes ont redemandée trois fois. »

[Fétis, La Revue Musicale, 1829, tome V p.499]

Illustration : Couverture de « Un Bal d’Auvergnats », vaudeville de 1855

 

 

Illustration : Affiche du Quatuor Auvergnat aux Folies-Rambuteau (Café-concert parisien ouvert de 1879 à 1887)

 

Un concert en plein air en 1910 :

LA SAISON – A ROYAT

Un peu de soleil et beaucoup de monde, hier, autour du kiosque, à l’heure du concert. M. de Villers avait mis à son programme quelques oeuvres de M. Claussmann qu’il nous a été agréable d’entendre, tant à cause de leur valeur intrinsèque qu’à cause de la sympathie qu’inspire leur auteur. Mlle Dworska nous a chanté, de lui, cette noble et poétique Nuit, déjà entendue à Clermont, avec une.petite pointe d’émotion gracieuse qui était un hommage à l’auteur-auditeur. Et le public a applaudi chaudement ce dernier, et sa belle et charmante interprète.

La Suite, pour flute, clarinette et orchestre, fort bien jouée par les solistes et l’orchestre, et Bourrées et Montagnardes, ce dernier d’une piquante saveur locale, ont eu même succès auprès des musiciens, parce qu’écrites en belle et pure langue musicale  et d’une technique très sûre, et succès auprès de tous parce que très mélodieux et très gracieux de rythme.

J’ai à peine besoin de dire que M. Carembat a été ovationné avec une Rapsodie piémontaise dont on peut ne pas raffoler, mais qu’il a jouée le mieux du monde, et que M. Merck a joué avec une impeccable correction Kol Nidrei, de Max Bruch.

Mlle Gustin nous a charmés avec le Nil, de Xavier Leroux ; et le trio de Béatrix et Benedict, avec la même Mlle Gustin, Mlle Dwonska et Mme Liddie, a été une des grâces du concert. M. Imbert, très en voix, a chanté, on ne peut plus agréablement, Galathée. M. Verdelet a rythmé avec entrain une joyeuse polka de M. Soulacroup, écrite pour clarinette, et l’orchestre nous a dit son dernier mot avec une mazurka pour trompettes que je recommande aux neurasthéniques comme fort propre à mettre en déroute les plus solides légions de papillons noirs.

L. d’A.

[L’Avenir du Puy-de-Dôme, 8 août 1910]

Je donne donc ici des mélodies relevées dans ce type d’oeuvres, dont je n’ai en général transcrit que les thémes principaux ayant plus ou moins nettement le caractère d’airs de danse, montagnardes à 3 temps ou bourrées à deux temps (bien que ces noms soient employés sans aucune rigueur par les compositeurs). J’ai parfois légèrement retouché certains airs composés (ajout de reprises, suppressions de motifs mélodiques de liaison justifiés par l’arrangement savant), de manière à en faire des versions utilisables en airs de danse. Les lecteurs curieux des œuvres d’origine dans leur intégralité pourront retrouver les partitions-sources, en général sur le site Gallica de la BNF, et aussi sur IMSLP, Google Books ou Archive.org. On peut aussi trouver sur Youtube des interprétation de certaines œuvres (le pianiste Phillip Sear en interprète quelques-unes).

J’ai regroupé, mais toutefois sans certitude absolue, les œuvres en deux catégories : premièrement, celles qui me paraissent basées sur des airs préexistants, que l’on peut pour la plupart retrouver dans des recueils de musique de danse ; et deuxièmement, celles dont les thèmes me semblent de la création du compositeur.

 

Avertissement sur les enregistrements :

Vu le grand nombre de mélodies, il ne m’a pas été possible de travailler assez longtemps sur chacune d’elles pour en proposer une interprétation aboutie et techniquement maîtrisée. L’auditeur voudra donc bien me pardonner les nombreuses imperfections, mon but étant ici de porter le maximum de ces pièces à l’attention et à l’usage de musiciens, même peu ou non lecteurs. Pour les musiciens familiers du solfège, les partitions jointes en pdf ainsi que le recours éventuel aux documents-sources complèteront mes enregistrements.

 


2) THÈMES MÉLODIQUES ARRANGÉS ET HARMONISÉS PAR DES COMPOSITEURS

Document 00 : Bourrée de « Jeannot et Colin » (Nicolo Isouard, 1814)

Cet air, évoqué plus haut dans les extraits de presse ancienne, a été utilisé dans l’opéra-comique « Jeannot et Colin », d’après une nouvelle de Voltaire, et dont la musique est due au compositeur Nicolo Isouard (1773-1818). On retrouve cet air bien plus tard, dans le recueil Labadie en 1880 (voir chapitre 5, 2e livraison, où je donne l’enregistrement de la mélodie seule) : je ne sais pas si cet air est de la composition d’Isouard, ou s’il l’a utilisé en tant qu’air préexistant et déjà associé à l’Auvergne. On pourra entendre ici une réalisation de la partition d’orchestre par des sons d’instruments MIDI (pas très jolis!), pour donner une petite idée de l’arrangement effectué sur ce air.

Partitions

Doc00 – 1814 – Bourrée de Jeannot et Colin (orch cordes)

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Document 01 : « Souvenir du Mont-Dore », fantaisie pour le hautbois avec accompagnement de quatuor ou piano, op. 27 (Henri Brod, 1820)

Henri Brod (1799-1839) était un hautboïste réputé, compositeur et facteur d’instruments. Il a joué un très grand rôle dans l’évolution de la facture de la famille des hautbois. Dans son œuvre musicale, il a à plusieurs reprises utilisé des thémes à couleur régionale. On reconnaîtra ici une montagnarde d’Auvergne bien connue avec des variations, ainsi que celle utlilisée par Auguste Panseron dans sa « Ronde d’Auvergne » en 1829 (voir immédiatement plus bas). Un troisième thème de montagnarde, au caractère plus instrumental, est peut-être de la composition de Brod lui-même.

Partitions

Doc01 – 1820 – Souvenirs du Mont-Dore (Henri Brod)

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Document 02 : « Ronde d’Auvergne », nocturne à deux voix, dans « Album Lyrique composé de douze Romances, Chansonnettes, Nocturnes » (Auguste Panseron, 1829)

Auguste Panseron (1795-1859) était un compositeur et pédagogue, en particulier dans les domaines du chant et du solfège. En plus d’une œuvre pédagogique importante sur ces sujets, et de musique religieuse, il a publié des livraisons annuelles de ses « Albums lyriques » au cours des années 1820 et 1830 . Ces recueils de romances et autres nocturnes, illustrés de gravures, font souvent appel à des thèmes pittoresques, régionaux ou exotiques. Ici, la première montagnarde, arrangée à deux voix, a été déjà utilisée par Henri Brod quelques années plus tôt (voir au-dessus). Il s’agit donc peut-être d’un air auvergnat. La deuxième montagnarde m’est inconnue. Elle contient une modulation qui lui donne une couleur peu traditionnelle. Vous pourrez écouter une interprétation (très éloignée de la danse) de cette œuvre dans la vidéo suivante. Je donne aussi une transcription de « La danse des montagnes », du même compositeur, qui arrange en duo une montagnarde auvergnate très célèbre.

Lien pour incruster la vidéo :

 

Partitions

Doc02 – 1829 – Ronde d’Auvergne (Auguste Panseron)

Doc02 – 1836 – La danse des montagnes (Panseron) thème

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Document 03 : Bourrées N°1 et 2, Op B160 (Frédéric Chopin, années 1840)

On ne présente pas le fameux compositeur polonais (1810-1849), ni sa liaison avec l’écrivain George Sand, qui a été l’occasion de séjours dans le Berry. Ces deux bourrées, retrouvées dans ses manuscrits et publiées de façon posthume (en 1968 !) ont peut-être été transcrites lors d’un de ces séjours.

Partitions

Doc03 – 1846 – Bourrées de Chopin

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Document N°04 : « Montagnarde d’Auvergne », choeur à 4 voix d’hommes, dans « Choeurs nationaux de France », 5e collection N°2 (Laurent de Rillé, 1862)

Laurent de Rillé (1824-1915), compositeur et enseignant, a tenu une place importante dans le mouvement orphéonique du XIXe siècle. Il a oeuvré pour démocratiser la pratique musicale par le chant choral, pour lequel il a beaucoup écrit à partir de 1848. Ici, il compose un tableau évoquant les paysages et la fête villageoise en Auvergne, en enchaînant plusieurs airs bien connus de montagnardes, avec peut-être quelques phrases de sa composition en introduction et en liaison.

Partitions

Doc04 – 1862 – Montagnarde (Laurent de Rillé)

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Document N°05 : Montagnarde », dans « Airs populaires , chants nationaux et motifs célèbres de tous les pays arrangés pour piano à 2 et 4 mains », 13e série (Renaud de Vilbac, 1876)

Renaud de Vilbac (1829-1884), organiste et compositeur, a surtout écrit pour le clavier (orgue, harmonium, piano). Comme l’indique son titre, le présent recueil est une compilation d’airs populaires de toutes provenances. On ne s’étonnera pas d’y retrouver la célèbre chanson « Diga Janeta », qualifiée de montagnarde (tantôt savoyarde, tantôt du Massif Central), enrichie d’une ritournelle composée par l’auteur.

Partitions

Doc05 – 1876 – Montagnarde (Vilbac)

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Document N°06 : « Montagnarde – Souvenir d’Auvergne »  pour le piano, Op.2 (Auguste Mansion, 1876)

Horace Mansion (1846-1925) fut organiste et a laissé quelques composition, dont cette « montagnarde », qui est en fait basée sur des thèmes de bourrées à deux temps. Nous avons déjà rencontré la première et la troisième dans d’autres recueils (voir chapitre 5 de cet article), en revanche la deuxième, en mineur, m’était inconnue.

Partitions

Doc06 – 1876 – Montagnarde souvenir d’Auvergne (Horace Mansion)

Doc06 – 1876 – Montagnarde souvenir d’Auvergne (Horace Mansion) tonalité revue

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Document N°7 : « Le Célèbre quatuor auvergnat », saynète bouffe (Auguste de Villebichot, 1885)

Auguste de Villebichot (1825-1898) fut principalement compositeur d’opérettes et de chansons, et chef d’orchestre dans les café-concerts parisiens où ses œuvres furent représentées. Dans cette pièce, après une introduction instrumentale en bourrée à deux temps, les chanteurs interprètent des arrangements à quatre voix de deux chansons bien connues des répertoires occitans : « Chinq choux cousteroünt les esclotts » (Los esclops) et « Qué canti qué canti canti pas per iou » (Se canta). Après une petite intrigue chantée sur des mélodies composées, la pièce se conclut à nouveau sur des airs traditionnels (de montagnardes), sur les paroles « En avant la musette ! – Il faut mes amis – danser une bourrée ! ».

Partitions

Doc07 – 1885 – Bourrées (le célèbre quatuor auvergnat)

Doc07 – 1885 – Los esclops (Le célèbre quatuor auvergnat)

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Document N°8 : « Marche d’Auvergne » sur des bourrées et des montagnardes, Polka-marche, (Louis Ganne, 1898)

Louis Ganne (1862-1923) fut compositeur et chef d’orchestre. Son œuvre est variée et comprend, à côté d’opérettes et de ballets, des chansons, marches militaires et de la musique de danse (par exemple la mazurka « La Czarine », que l’on retrouvera, un peu modifiée, dans le répertoire du violoneux artensier Joseph Perrier, sous le nom de « Mazurka de trapenard »). Ici, il enchaîne des thèmes de bourrées à deux temps connues pour en faire une marche. Le premier thème est une montagnarde fameuse (« N’ai mas cinc sòus ») mise en rythme binaire.

Partitions

Doc08 – 1898 – Marche d’Auvergne (Louis Ganne)

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Document n°9 : « Rhapsodie limousine » suite sur des vieux airs limousins (Louis Billaut, 1903)

Je n’ai trouvé que peu de renseignements sur ce musicien, disparu en 1936. Il est le compositeur d’un grand nombre de pièces légères (chansons et musiques de danses), et a aussi effectué un grand nombre d’arrangements, orchestrations et harmonisations. Sa « Rhapsodie limousine » a été publiée par l’éditeur limougeaud F. Lagueny, en trois versions (piano seul, orchestre et musique militaire). Après une marche et une pastorale, le troisième mouvement est une bourrée : il y enchaîne plusieurs airs à trois temps, la plupart bien connus dans les recueils auvergnats, mais comme c’est souvent le cas, avec de petites variantes. On peut y entendre une version de « Enquera n’es pas jorn » (bourrée 3) qui semble être un air plus spécifiquement limousin.

 

Partitions

Doc09 – 1903 – Bourrées de Rhapsodie limousine (Louis Billaut)

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Document n°10 : « Le retour du petit montagnard », bourrée d’Auvergne – pour piano (Alexandre Croisez, 1907)

Alexandre Croisez (1814-1886) fut harpiste et compositeur. Son œuvre, principalement pour piano, comprend de très nombreuses pièces de musique de genre. Dans cette « bourrée d’Auvergne », il présente deux thèmes à deux temps qui me sont inconnus, peut-être de sa composition, mais en tout cas au style crédible pour de la musique de la fin du XVIIIe siècle.

 

Partitions

Doc10 – 1907 – Le retour du petit montagnard (Croisez)

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Document n°11 : « Bourrée d’Auvergne », ritournelle et harmonisation de Maurice Duhamel (1913) « Le chant populaire – Anthologie du folklore de tous les pays »

Maurice Duhamel (1884-1940) est un compositeur breton, qui a réalisé un travail important sur la culture de sa région (collecte, études musicologiques et harmonisation de chansons, étude de la langue et de la littérature bretonnes). Il a harmonisé 80 chansons de diverses provenances pour cette anthologie, dont cette bourrée auvergnate bien connue « Per bien la dançar ».

Partitions

Doc11 – 1913 – Bourrée d’Auvergne (Maurice Duhamel)

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Document n°12 : « Rapsodie sur des airs populaires d’Auvergne » pour piano, op. 74 et « Souvenir d’Auvergne » pour piano, Op. 76 (Aloys Claussmann, 1921)

Aloys Claussmann (1850-1926), compositeur, pianiste et organiste d’origine alsacienne, s’établit à Clermont-Ferrand en 1873 comme maître de chapelle de la cathédrale, et devint titulaire de l’orgue en 1888 à la suite d’Edmond Lemaigre. Il a fondé et dirigé le conservatoire de Clermont-Ferrand. Dans son œuvre importante, quelques pièces font référence à sa région d’adoption. Si je n’ai pas trouvé trace des Bourrées et Montagnardes citées dans le compte-rendu de concert de 1910 cité plus haut, le site Gallica permet de consulter deux œuvres pour piano de 1921. Les thèmes utilisés ici sont bien connus dans les divers recueils auvergnats que j’ai traités aux chapitres précédents.

Partitions

Doc12 – 1921 – Rhapsodie sur des airs populaires (Claussmann)

Doc12 – 1921 – Souvenir d’Auvergne (Aloys Claussmann)

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Document n°13 : « N°1 – Bourrée d’Auvergne » et « N°5 – Montagnarde d’Auvergne » dans « Suite française sur des airs populaires Op.114 » pour violoncelle et piano (Paul Bazelaire, 1934)

Paul Bazelaire (1886-1956) fut violoncelliste, organiste et compositeur. Il utilise ici deux bourrées à trois temps, « La borréia d’Auvernha » et « Los Auvernhats n’an tant la barba fina », ainsi qu’une autre en mineur, variante inhabituelle sur un air plus connu. Les trois airs de « montagnardes », en réalité des bourrées à deux temps, sont elles aussi des variantes d’airs connus : « Tu l’auras pas la debralhada », « Diga Janeta » et « Quand passaretz petita » (habituellement une montagnarde à trois temps, transformée ici à deux temps).

Partitions

Doc13 – 1934 – Bourrée d’Auvergne (Bazelaire Suite française)

Doc13 – 1934 – Montagnarde d’Auvergne (Bazelaire Suite française)

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Document n°14 : « Bourrées bourbonnaises » Harmonisées et orchestrées par Joseph-Guy Ropartz (1939)

Joseph-Guy Ropartz (1864-1955) fut un compositeur breton, très inspiré dans sa musique par sa région natale, ce qui ne l’empêcha pas d’orchestrer cette suite de bourrées à deux temps bourbonnaises. Même si on retrouve nombre de thèmes connus par les recueils auvergnats du XIXe siècle, les versions sont toujours un peu différentes, ce qui suggère que Ropartz les aurait tirées d’une source que je ne connais pas encore.

Partitions

Doc14 – 1939 – Bourrées bourbonnaises (Ropartz)

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2) THÈMES MÉLODIQUES CRÉÉS PAR LES COMPOSITEURS

Je regoupe ici, également classées par ordre chronologique de publication, des pièces qui, contrairement aux précédentes, me paraissent de la création pure de leurs auteurs, malgré leurs titres évocateurs. Le style mélodique en est un peu plus éloigné de celui des répertoires traditionnels, mais il m’a semblé intéressant d’en tirer les thèmes pouvant être joués comme airs à danser.

Document n°15 : « Bourrée d’ Auvergne », étude pour piano, opus 29 (Charles-Valentin Alkan, 1846)

Charles-Valentin Morhange dit Alkan (1813-1888) fut pianiste virtuose et compositeur très original, de l’école romantique. De sa frénétique « Bourrée d’Auvergne », dont on peut entendre des interprétations sur youtube, j’ai extrait le tout premier thème.

Partitions

Doc15 – 1846 – Bourrée d’Auvergne (Alkan)

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Document n°16 : «Montagnarde » dans « 1ère suite de morceaux de salon pour l’harmonicorde » (Louis James Alfred Lefébure-Wély, 1856)

Louis James Alfred Lefébure-Wély (1817-1869) fut pianiste, organiste, compositeur et grand improvisateur. Il écrivit des suites de pièces pour l’harmonicorde, instrument hybride entre le piano et l’harmonium. Sur la vidéo suivante, on peut entendre cette « montagnarde » interprètée sur l’instrument d’origine par Pascal Auffret.

Partitions

Doc16 – 1856 – Montagnarde (Lefebure-Wely)

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Document n°17 : «Montagnarde » extrait de « Chant et mécanisme (1er livre) – 25 études faciles pour les petites mains » (Camille-Marie Stamaty, 1859)

Camille-Marie Stamaty (1811-1870) fut pianiste, compositeur et pédagogue. Sa « montagnarde », très mélodique, a une  couleur très XVIIIe siècle (et est un peu difficile à jouer à la flûte à 6 trous!).

Partitions

Doc17 – 1859 – Montagnarde (Camille Stamaty)

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Document n°18 : «L’Auvergnat patriote ou L’avocat de son pays », scène comique (1859) et « L’Auvergnat beau danseur, ou Le carnaval à St Flour », scène comique (1862) (musiques d’Auguste Girin)

Avec Auguste Girin (1835-1867), on est dans un tout autre registre, celui de la chansonnette comique de café-concert. L’Auvergnat fait partie de ces types humains caricaturés à loisir dans ces répertoires, avec force « fouchtra ! » et autres « bougrrre ! ». Les airs composés pour l’occasion, précédés de la mention « lourdement », évoquent la bourrée à deux temps, en particulier dans les refrains et ritournelles instrumentales, que j’ai gardés ici.

Partitions

Doc18 – 1852 – L’auvergnat patriote (Girin)

Doc18 – 1862 – L’Auvergnat beau danseur

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Document n°19 : «Montagnarde – Danse paysanne pour orgue-harmonium » (Louis James Alfred Lefébure-Wély, vers 1871)

On retouve Lefébure-Wély avec une autre montagnarde pour harmonium, un peu étrange pour nos oreilles et curieusement notée en mesure à 6-8.

Partitions

Doc19 – 1871 – Montagnarde (Lefebure-Wely)

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Document n°20 : « Bourrée berrichonne » pour piano (Alfred Cremnitz, 1874, peut-être une première édition en 1857)

On trouve très peu de renseignements sur ce musicien, si ce n’est qu’il était pianiste, et a vécu à Bourges. Quelques-unes de ses compositions pour le piano font référence à sa région : « Caprice berrichon », « Romance berrichonne » (mise en musique de paroles traditionnelles) et cette « Bourrée berrichonne », dont j’ai ordonné les phrases (parfois difficiles à jouer!) de manière à faire trois airs de danse.

Partitions

Doc20 – 1874 – Bourrée berrichonne (Alfred Cremnitz)

Doc20 – 1874 – Bourrée berrichonne (Alfred Cremnitz) arrgt

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Document n°21 : « Souvenir d’Auvergne – Bourrée pour le piano » Op.311 ou 316 (Edouard Wolff, 1874)

Édouard Wolff (1816-1880), né à Varsovie, fut pianiste et compositeur prolifique pour son instrument. Le thème de sa bourrée est étrange et très aérien, assez éloigné des airs traditionnels.

Partitions

Doc21 – 1874 – Souvenir d’Auvergne (Edouard Wolff)

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Document n°22 : « Souvenirs d’Auvergne, Pastorale pour piano Op.2 » (J.-P. Bizet, 1874)

Il n’y a aucun renseignement sur ce compositeur. Les deux airs de danse qu’il donne dans cette pastorale sont proches du style des mélodies anciennes.

Partitions

Doc22 – 1874 – Souvenirs d’Auvergne (JP Bizet)

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Document n°23 : « N°4 Bourrée » et « N°11 Montagnarde » dans « Rythmes caractéristiques, 12 petites études pour piano à 4 mains », Op.101 (Charles Pollet, 1877)

Charles Pollet (18..-1886?) fut organiste et harpiste, avant se se tourner vers le piano, pour lequel il a écrit de nombreuses études. Parmi ces petites pièces pédagogiques, on trouve deux danses d’inspiration auvergnate, la première bourrée étant une variation sur une montagnarde célèbre. Comme c’est souvent le cas, il y a une confusion entre bourrée et montagnarde.

Partitions

Doc23 – 1877 – Bourrée et montagnarde (Pollet)

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Document n°24 : «Air à la bourrée par Beethoven – Transcrit par Jules de Sivrai », pour piano (1879)

Jules de Sivrai était le pseudonyme de Jane Roeckel ou Röckel, nee Jackson(1834-1907), musicienne anglaise, pianiste, violoniste et compositrice. Dans cet arrangement d’un thème de Beethoven (lequel?), il faut sans doute comprendre le terme de bourrée en référence à la tradition savante (bourrées de la musique « baroque »), plutôt que comme évocation de la tradition populaire. Ce thème peut néanmoins être dansé.

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Doc24 – 1879 – Air à la bourrée (Jules de Sivrai)

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Document n°25 : «Montagnarde pour violon avec accompagnement de piano », Op.6 (Emile Wenner, 1879)

Emile Wenner (1845-1907?) fut violoniste, et a laissé un certain nombre d’oeuvres pour violon (ou alto) et piano. Les thèmes de sa montagnarde sont très chantants.

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Doc25 – 1879 – Montagnarde (Wenner) arrgt

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Document n°26 : «Vive la bourrée », N°20 extrait de « La Cantinière », pièce en 3 actes (Robert Planquette, 1880)

Robert Planquette (1848-1903) était un compositeur, principalement de « musique légère ». La cantinière » fait partie de ses opérettes. Elle contient une chanson « Vive la bourrée », pastiche de bourrée à deux temps, sur les paroles « auvergnates » de rigueur : « Vive la bourrée – Où pour commença Larirette – Il faut s’embrassa Larira ».

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Doc26 – 1880 – Vive la Bourrée (La Cantinière)

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Document n°27 : «N°4 – Montagnarde sans accompagnement » (Bibliothèque municipale de Clermont-Ferrand, Legs Merle, cote MU 705) (vers 1882?)

J’ai trouvé cette montagnarde sur une feuille manuscrite isolée, à la bibliothèque de Clermont-Ferrand. Elle porte le N°4, mais les autres parties manquent, on ne sais pas à quel ensemble elle appartenait. Les paroles sont tirées du recueil « Poèmes D’Auvergne » de Gabriel Marc, publié en 1882.

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Doc27 – 1882 – MONTAGNARDE SANS ACCOMPAGNEMENT

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Document n°28 : «2e Bourrée d’auvergne pour piano » (Frédéric Lentz, 1883)

Frédéric Lentz (1833-1909) fut organiste et sans doute pianiste, il a composé dans divers genres : chansons, musique de danse, musique militaire mais aussi des pièces de musique religieuse. Sa 1ère bourrée sera peut-être retrouvée un jour, pour le moment celle-ci nous fournit trois thèmes. La mélodie servant de transition aux deux autres rappelle la varsovienne bien connue « T’as bu bonhomme ».

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Doc28 – 1883 – 2e bourrée d’Auvergne (Frédéric Lentz)

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Document n°29 : «On a beau vouloir dans che monde » (Ronde) et « En avant la bourrée », extraits de « Tous Auvergnats fouchstra » (sic), Folie vaudeville en 1 acte (Pierre Seignour, 1884)

De Pierre Seignour, je n’ai que l’année de sa mort, en 1905. Il semble avoir surtout officié dans les genres légers : chanson et opérette. Il s’agit là encore de chansons caricaturales, mais je trouve les thèmes mélodiques agréables et chantants.

Partitions

Doc29 – 1884 – Airs de Tous Auvergnats (Seignour)

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Document n°30 : «Bourrée » extraite de « Deux pièces pour piano : Prélude et bourrée »

(Marguerite Balutet, 1886)

Marguerite Balutet (1853-1928) fut pianiste et pédagogue, et fonda une école musicale pour jeunes filles. Elle écrivit beaucoup pour son instrument. On ne sait pas si sa bourrée fait référence à la danse de l’époque baroque ou à la danse auvergnate, en tout cas le thème principal en est très mélodique.

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Doc30 – 1886 – Bourrée (Marguerite Balutet)

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Document n°31 : «Montagnarde, Esquisse musicale pour Flûte, Violon et Piano » (Camille Benoit, 1888)

Camille Benoît (1851-1923) fut compositeur (musique d’orchestre, piano) en plus de son métier de conservateur au musée du Louvre. Dans cette montagnarde, et malgré son titre, c’est un thème de bourrée à deux temps tout à fait crédible qu’il nous livre.

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Doc31 – 1888 – Montagnarde Camille Benoit

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Document n°32 : «Limousine et limousin », Saynète (Albert Petit, 1889)

Avec Albert  Petit (1849-1929), auteur extrèmement prolifique, nous revenons dans le registre de la chansonnette de café-concert. Cette fois, ce sont les Limousins qui sont à l’honneur dans cette saynète musicale, qui nous apporte deux thèmes à trois temps, dont le deuxième comporte des chromatismes très XIXe siècle.

Partitions

Doc32 – 1889 – LIMOUSINE ET LIMOUSIN (Petit)

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Document n°33 : «Bernard le cantinier – Chanson militaire » (acte 1), extrait de « La Perle du Cantal », opérette en 3 actes (Frédéric-Michel Toulmouche, 1895)

Frédéric-Michel Toulmouche (1850-1909) composa de la musique de théâtre (opéras-comiques et opérettes). La partition de « La perle du Cantal » nous livre une chanson dont le thème musical est tout à fait une bourrée à deux temps, bien que non mentionnée comme danse.

Partitions

Doc33 – 1895 – Bernard le cantinier (La Përle du Cantal)

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Document n°34 : «Un baptême en Auvergne », scène pittoresque pour piano, op. 42 (Louis Benoit, 1896)

Il n’uy a pas de renseignements sur ce compositeur, visiblement pianiste et pédagogue, à part la liste de ses œuvres dans le catalogue de la Bibliothèque Nationale. Le thème principal présenté ici a un caractère étrange et intéressant, bien qu’assez éloigné des mélodies auvergnates.

Partitions

Doc34 – 1896 – Un baptême en Auvergne

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Document n°35 : « Vieil air d’auvergne » pour piano, Op.15 (Jules Cazenaud, 1896)

On retrouve Jules Cazenaud, que nous avions déjà rencontré dans un chapitre précédent, en tant qu’auteur probable d’un recueil de bourrées et montagnardes pour piano, sous le pseudonyme de « Duanezac ». Il fut professeur de musique et très actif dans la vie musicale clermontoise. Les thèmes de la présente composition rappellent la bourrée à deux temps, mais certaines audaces mélodiques ne pourraient pas figurer dans des airs populaires.

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Doc35 – 1896 – Vieil air d’Auvergne (Jules Cazenaud)

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Document n°36 : « Bourrée d’Auvergne » pour piano (André Colomb, 1900)

André Colomb (1865-1940), natif de Moulins, composa dans divers genres. Il réalisa les harmonisations d’une « Histoire de la Chanson française du XV au XIXè Siècle ». Le premier thème de sa bourrée rappelle l’air traditionnel limousin « Mets ta vesta roja ». Le deuxième thème est mélodiquement plus surprenant, bien que dansable.

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Doc36 – 1900 – Bourrée d’Auvergne (André Colomb)

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Document n°37 : « N°1 Au son de la musette – Danse », extrait de « Bal Champêtre – 3 pièces pour piano » (Edouard Chavagnat, 1907)

Edouard Chavagnat (1845-1913) composa beaucoup de petites pièces pittoresques pour le piano. J’ai extrait deux thèmes à deux temps de « Au son de la musette ».

Partitions

Doc37 – 1907 – Au son de la musette (Chavagnat) arrangé

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Document n°38 : « En Auvergne », danse caractéristique pour piano, Op. 10 (Fernande Beauvois, 1910)

Fernande Beauvois (1891-1928) a laissé plusieurs compositions pour piano, dont cette bourrée à trois temps, aux thèmes parfois assez crédibles (si on juge par rapport aux références traditionnelles). En voici une interprétation par le pianiste Philip Sears :

 

Partitions

Doc38 – 1910 – En Auvergne (Fernande Beauvois)

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Document n°39 : « N°6 Les p’tits sabots – bourrée d’Auvergne » extrait de « Les Paginettes : petites pièces très faciles sans octaves pour piano », Op. 133 (Frédéric Binet, 1920)

Frédéric Binet (?-1918) a composé un grand nombre de petites pièces pour le piano, parfois à destination des jeunes musiciens, telles ces « paginettes ». Si elle n’a pas grand chose d’auvergnat, cette bourrée a une certaîne fraîcheur mélodique. Elle est accompagnée d’une ritournelle à trois temps.

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Doc39 – 1920 – Les p’tits sabots (Frédéric Binet)

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Document n°40 : « Bourrée, au pavillon d’Auvergne », pour piano, FP 87, extrait de l’oeuvre collective « A l’exposition » (Francis Poulenc, 1937)

Francis Poulenc (1899-1963), pianiste et compositeur fameux, membre du « groupe des six », nous livre son évocation de la bourrée auvergnate, à deux temps comme c’est souvent le cas. Cela révèle la persistance dans une grande partie du milieu musical de clichés remontant au XIXe siècle, au lieu d’une connaissance réelle : la bourrée à deux temps avait disparu de la pratique populaire en Auvergne depuis bien longtemps déjà, au moment où Poulenc créait sa pièce. Il reste que sa mélodie est une très bonne bourrée à deux temps, bien dansante. En voici une interprétation :

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Doc40 – 1937 – Bourrée Au pavillon d’Auvergne (Francis Poulenc)

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