Cahier de chansons de Léon Peyrat – Volume 2 (transcrites, arrangées et complétées par Jean-Marc Delaunay)

Il y a quelques années, dans l’introduction du premier recueil consacré au répertoire chanté par Léon Peyrat (« Cahier de chansons du pays de Tulle », maintenant disponible en ligne sur notre site, ici), j’annonçais le projet d’un second volume, consacré à des chansons plus fragmentaires que je souhaitais compléter pour les chanteurs d’aujourd’hui. Ce projet avait été différé depuis, la publication d’un ouvrage sur papier étant trop coûteuse. Nous vous proposons donc aujourd’hui ce travail directement en ligne.

En plus de l’impressionnant répertoire qu’il jouait au violon (dont des airs de sa création), Léon Peyrat a livré à ses visiteurs plus d’une centaine de chansons. A côté de celles qu’il chantait entièrement, et qui ont fait l’objet du précédent recueil, d’autres ont surgi de sa mémoire de façon plus aléatoire et incomplète. Il s’agit parfois de la citation d’un unique couplet, ou de quelques bribes de paroles, mais toujours avec de belles mélodies. Il m’a semblé intéressant de compléter ces paroles grâce à d’autres versions, parfois recueillies dans un secteur proche : par exemple, les recueils de François Célor et de Jean-Baptiste Chèze, Léon Branchet et Johannès Plantadis (voir bibliographie) nous donnent des versions, également recueillies en Corrèze, de nombre de ces chansons. Il a aussi fallu aller chercher dans des recueils d’autres régions pour des chansons plus rares.

Parfois, les versions complémentaires avaient une coupe littéraire (nombre de vers dans le couplet, nombre de pieds dans le vers, place des terminaisons masculines et féminines) un peu différente de celle de Léon Peyrat, et il a fallu adapter le texte à l’air pour établir des couplets cohérents. J’ai parfois remplacé la formulation d’un vers de Peyrat par celle empruntée à une autre source, pour des raisons de cohérence.

Cet article met donc à la disposition des chanteurs les paroles arrangées, la notation musicale des mélodies, ainsi que les enregistrements originaux de Léon Peyrat. Que ce soit pour les paroles ou la musique, le lecteur pourra ainsi comparer l’enregistrement original de Léon Peyrat à la version arrangée que je lui propose.

J’ai repris ici la classification des chansons, sur un critère de forme musicale, que j’avais employée pour le premier recueil : chansons à rythme libre / chansons rythmées à trois temps / chansons de type « ronde » / bourrées / autres. Je renvoie le lecteur aux textes d’introduction de ce livre (accessibles en ligne), qui sont également valables pour le répertoire présenté ici. Seules trois chansons sont données sans complément de paroles, et n’appartiennent pas au répertoire de la chanson traditionnelle : la N°19, « Plaignez plaignez mon existence » est peut-être incomplète, mais je n’ai pu la trouver dans une autre source. En revanche, la chanson N°20, « La ferme des rosiers », est entière, et des versions de la partition d’origine permettent de constater de petites différences de formulation dans les paroles, ainsi que l’originalité de l’air chanté par Léon Peyrat, qui n’a rien à voir avec la partition d’origine. Enfin, la chanson N°48 « Les yeux de ma mie », est une création de Léon Peyrat, et est bien sûr présentée telle quelle ici.


Léon Peyrat et son père « Zanet » labourant avec des vaches à St-Salvadour (19) dans les années 1950.

Liens de téléchargement des documents généraux


CHANSONS À RYTHME LIBRE

01 – LA FILLE AU COUVENT

Catalogue Coirault : type 8209 – « La religieuse qui maudit le couvent »

Dans les années 1970, le groupe Malicorne avait enregistré une version différente de cette chanson.

Léon Peyrat n’en ayant chanté que des fragments, j’ai complété avec d’autres versions, comme la plupart des chansons qui vont suivre. Comme les coupes (nombre de syllabes dans chaque vers) étaient un peu différentes, j’ai adapté chaque couplet à la coupe de la mélodie initiale de Peyrat.


Lien de la fiche paroles/partitions

Enregistrement de Léon Peyrat

02 – LES ROULIERS DE PROVENCE

Je n’ai pas trouvé cette chanson dans le catalogue Coirault. En revanche, le recueil d’Achille Millien « Chansons populaires du Nivernais et du Morvan » édité par Georges Delarue en donne plusieurs versions aux paroles très proches : « Le roulier dans l’ornière » (Vol. 5 p.132)

03 – LÀ-BAS DEDANS CES BOIS (ADIEU MIGNONNE ADIEU)

Une autre version de cette chanson, « En passant par le bois » est très connue à travers le Massif Central, sans doute diffusée par le milieu auvergnat de Paris à travers les disques 78 tours, les recueils de Joseph Canteloube et les groupes folkloriques (Cette chanson figure dans le recueil du répertoire de « la Bourrée d’Auvergne » : « Chants et danses du Massif Central »). Celle de Léon Peyrat a une mélodie différente de la version standard, bien qu’apparentée. Les paroles ont été complétées à l’aide du recueil berrichon de Barbillat-Touraine (« L’amant querelleur » T.II p.59). D’après le catalogue Coirault, cette chanson appartient vraisemblablement à un des types suivants proches entre eux : 1531 « La fleur de l’oranger », 3406 « Si j’avais un tambour I » et 3407 « Si j’avais un tambour II ».

04 – LE JARDINIER (L’AUTRE JOUR EN ME PROMENANT)

Cette chanson à double sens érotique, comme on en trouve beaucoup dans le répertoire chansonnier du XVIIIe siècle, n’a apparemment pas été répertoriée par Coirault. Une version chantée par le groupe québécois « Le Vent du Nord » m’a permis d’en compléter les paroles, moyennant ici aussi une adaptation à la coupe mélodique de Léon Peyrat.

05 – LE CHAPEAU DE TROIS COULEURS (LE MATIN JE ME LÈVE)

Catalogue Coirault : type 5420 « Que les amants sont insouciants de se mettre en ménage »

Une autre version limousine de cette chanson, plus complète, figure dans le recueil Chèze – Branchet – Plantadis (revue Lemouzi). Les couplets complémentaires ont dû être adaptés à la coupe de Peyrat, cest-à-dire un couplet de 5 vers au lieu de 6.

06 – LA CHANSON DE LA MARIEE

Catalogue Coirault : type 5210 « Nous sommes venus ce soir »

Cette chanson très répandue à travers les provinces françaises a été étudiée en détail par Patrice Coirault (« Formation de nos chansons folkloriques », pp. 283-294). Il semble que la plupart des versions recueillies dans la tradition orale dérivent, ou du moins accusent l’influence, d’une chanson écrite au XVIIIe siècle en dialecte poitevin par l’abbé Gusteau, prêtre en Vendée. Cette chanson serait elle-même une réécriture à vocation édifiante, d’une chanson traditionnelle préexistante. On peut noter que Léon Peyrat chantait, sur le même air, un couplet parodique empruntant l’incipit d’un des couplets « Adieu, château brillant, le château de mon père », en en détournant le sens sur le mode ironique (voir le « Cahier de chansons du pays de Tulle »).

07 – ROSA DIT A SA MERE

Catalogue Coirault : type 4807 « La belle qui veut un garçon de ville »

On a pu compléter cette chanson avec une version recueillie à Saint-Martial-de-Gimel, soit à 25 km de Saint-Salvadour où vivait Léon Peyrat (recueil Lemouzi, N°XXIV, p.31).

08 – VOICI LA PLUIE VOICI L’ORAGE

Catalogue Coirault : type 4231 « Le frère qui met sa soeur à l’épreuve« 

Léon Peyrat n’en chantait que trois couplets, sur une mélodie peut-être elle-même incomplète. Cependant, comme l’air pouvait se suffir à lui-même musicalement, j’y ai adapté les paroles (version du recueil Lemouzi) à la coupe de Peyrat, donc avec des couplets de 3 vers au lieu de 4 ou 5.

09 – LA CHARMANTE CATIN

Catalogue Coirault : type 3918 « La charmante Catin« 

Comme beaucoup d’autres dans le répertoire traditionnel, cette chanson relève du thème du monsieur tentant de séduire une jeune femme du peuple, bergère, meunière, ou comme ici jardinière, avec un succès variable selon les versions. Les paroles ont été complétées grâce à plusieurs autres versions, notamment trouvées dans le recueil d’Achille Millien.

10 – J’AI MON AMANT À LILLE EN FLANDRE

Catalogue Coirault : type 3720 « L’amante qui s’est faite Ursuline« 

La version chantée par Léon Peyrat comportait trois couplets de quatre vers, elle a été ici complétée grâce à d’autres recueils, en adaptant les couplets (six vers dans les autres versions) à la mélodie de Peyrat.

11 – CHEZ NOUS Y A UNE MONTAGNE

Le type de cette chanson est ambigu : dans le catalogue Coirault, plusieurs chansons ont la même coupe, très caractéristique. Elles ont des thèmes un peu différents mais s’échangent des couplets : 3404 « La belle refusée par le cordonnier » et type 3401 « La fille qui ne trouve pas à se marier dans le village ». J’ai trouvé les deux derniers couplets dans une version du recueil berrichon de Barbillat et Touraine.

12 – LA JOLIE FILLE DU VIGNERON

Catalogue Coirault : type 2523 « La jolie fille du vigneron »

Je donne deux versions mélodiques de cette chanson : Léon Peyrat était coutumier de la variation musicale et textuelle, que ce soit dans ses chansons comme dans sa musique de violon.

13 – LES CHEVAUX EN PEINTURE

Catalogue Coirault : type 1908 « Les chevaux en peinture »

14 – VOILA LA FIN DU MOIS D’AVRIL

Catalogue Coirault : type 1411 « La mort du colonel »

Léon Peyrat ne chantait que le premier couplet, mais il était suffisant pour identifier cette chanson, appartenant à un type bien connu dans le répertoire de chanson traditionnelle. Je l’ai complétée en puisant dans plusieurs recueils.

15 – LÀ-BAS LÀ-BAS DANS UN JARDIN

Catalogue Coirault : type 716 « Prends sur ma bouche un doux baiser » et « Un autre amant te fait la cour »

Le prénom de Clélie appartient aux références gréco-romaines en vogue dans la bonne société tout au long des XVIIe et XVIIIe siécles : il dénote une influence littéraire un peu précieuse, que l’on peut sentir dans certaines tournures de cette chanson, parmi d’autres.

16 – LE BON VIN M’ENDORT

Catalogue Coirault : type 113 : « Le retour du printemps » ou « Le refus de changer de maîtresse » (voir aussi type 2514 « J’ai trouvé rival »)

17 – BELA FRANÇON

Catalogue Coirault : type 4310 « La bergère qui ne veut ni soie ni dentelle »

Cette chanson, sur le thème du monsieur et de la bergère, est bien connue en Limousin. J’ai uilisé le recueil Lemouzi pour la compléter.

18 – IEU SEI UNA CAMPANHARDA

Catalogue Coirault : type 4202 « L ‘invitation à la bergère chanteuse I »

Sur le même thème que la précédente, cette chanson plus rare a été plus difficile à identifier. Je l’ai complétée avec les versions données par Dauzat (« Contribution à la littérature orale de la Basse-Auvergne »), Puymaigre (« Chants populaires recueillis dans le pays messin ») et Achille Millien.

19 – PLAIGNEZ PLAIGNEZ MON EXISTENCE

Cette chanson, par sa tournure, me semble être une romance du XIXème siècle plutôt qu’une chanson traditionnelle. Je n’ai pas pu en trouver d’autre version, je ne dispose donc que des paroles de Léon Peyrat . Celui-ci la chante à l’origine avec des couplets de huit vers, et en donne donc deux couplets et demi. Pour surmonter la difficulté de ce couplet incomplet, je propose de répéter chaque distique, en passant à une forme de cinq couplets de quatre vers.

20 – LA FERME DES ROSIERS

Comme la précédente, cette chanson n’est pas de style traditionnel, en revanche elle est assez connue pour être identifiée : il s’agit de « LA FERME DES ROSIERS – Romance patriotique »,

Paroles de Lucien Colonge, musique de Jules Jacob, chanté par Amiati à la Scala. Probablement créé en 1888. On peut en écouter un extrait ici : http://dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/audio/ch_perdues/la_ferme_des_rosiers.mp3

et consulter la partition d’origine : https://hal.science/medihal-01449293/

Si les paroles chantées par Léon Peyrat sont très proches de celles d’origine (je donne les deux versions pour comparaison), sa mélodie est entièrement différente, et bien plus belle à mon goût. Je ne sais pas si il s’agit de sa création personnelle, ou bien d’un air emprunté à une autre chanson.

CHANSONS MESURÉES À TROIS TEMPS

21 – ADIEU PRIVAS

Catalogue Coirault : type 6514 « Que regrettes tu en partant »

Cette chanson est d’un type traditionnel bien connu. On en trouve une autre version corrézienne dans le recueil de François Célor « Chansons populaires et bourrées recueillies en Limousin ».

22 – QUAND LES CONSCRITS

Je n’ai pas trouvé cette chanson dans le catalogue Coirault. Le premier couplet, chanté par Léon Peyrat, était aussi connu du violoneux corrézien Elie Chamberet, d’Orliac-de-Bar. La mélodie de Peyrat est celle d’une bourrée corrézienne bien connue, « Los Garçons d’a Neuviala ». Les autres couplets viennent d’une autre version de la même chanson, vraisemblablement écrite ou au moins personnalisée par Georges Morillon, soldat originaire de Civray (86). Celui-ci, tué pendant la première guerre mondiale, a laissé un cahier de chansons manuscrites (voir ici : https://www.geneanet.org/forum/viewtopic.php?t=496030&p=875376).

J’ai adapté les couplets de la version Morillon, pour mieux les faire correspondre à la coupe de la mélodie de Peyrat.

23 – AH QU’ELLES SONT BÊTES LES FEMMES

Catalogue Coirault : type 5815 « Que les femmes sont sottes d’obéir à leur mari »

Cette chanson sur un malheureux mari tyrannisé est très connue à travers le Massif Central, souvent sur un rythme de mazurka.

24 – LA FILLE DU GEÔLIER

Catalogue Coirault : type 1403 « Pierre et Françoise » ou « La fille du geôlier amoureuse d’un prisonnier »

Cette chanson a été reprise par le groupe « Le Grand Rouge » (album « Traverser du pays » 1979).

25 – C’ÉTAIT LA FILLE D’UN FERMIER

Catalogue Coirault : non répertorié

Cette chanson est bien connue dans les régions du Massif Central, et figure sur les disques de Jean Ségurel, interprètée en valse.

26 – LA BELLE SUR L’ÉCHAFAUD

Catalogue Coirault : type 1429 « Le pauvre Charles délivré par son amante« 

Cette chanson est assez rare, et remarquable par son thème romanesque. Léon Peyrat n’en chantant qu’un fragment, j’ai pu compléter avec la version du recueil Bugeaud (« Chants et chansons populaires des provinces de l’Ouest », Tome II p.109)

27 – C’EST UNE FILLE À PLAINDRE

Catalogue Coirault : type 3503 « Celle qui marche quarante jours« 

Cette chanson est connue à travers plusieurs versions dans le Massif Central et ailleurs. Léon Peyrat n’en a chanté que le premier couplet, sur la première phrase de l’air d’une bourrée de son répertoire (« Ab’aqui paubres dròlles »).

28 – MON PÈRE AVAIT SIX CENT MOUTONS

Catalogue Coirault : type 4002 « La bergère aux cinq cent moutons »

Une chanson bien connue en Limousin et Auvergne, souvent tournée en valse.

29 – C’EST UN GARÇON DE DIX-HUIT ANS

Catalogue Coirault : type non répertorié ? (sur le thème du fils soldat, voir types 9611 et suivants, mais les coupes et les récits sont différents)

Le premier et seul couplet chanté par Léon Peyrat aurait pu nous orienter vers plusieurs autres chansons sur le thème du départ du soldat, notamment celle de « La femme aux deux maris ». Mais le violoneux Michel Meilhac nous tire d’embarras en nous livrant une version complète de cette histoire tragique, sur le même air que Léon Peyrat. On peut l’écouter sur la publication en ligne de Françoise Etay donnant l’intégralité des enregistrements de ce musicien, (titre : « Bourrée : Le soldat de 28 ans ») ici :

http://edinum.free.fr/Meilhac/mm3.html#Dossiers_sonores

30 – FONTAINEBLEAU TU T’EN REPENTIRAS

Catalogue Coirault : non répertoriée

Je n’ai retrouvé cette chanson rare que dans une version donnée par Bugeaud, sans musique (« Chants et chansons populaires des provinces de l’Ouest », tome II p.101). Son thème est historique, mais la narration est très fantaisiste ou très déformée par la transmission. Léon Peyrat n’en chantait qu’un fragment, sur un air semblable à celui de « la fille du fermier ». J’ai réécrit les couplets de Bugeaud pour les adapter à cet air.

31 – PARTONS PARTONS MES CHERS ENFANTS

Catalogue Coirault : type 6801 « Le congé pris à la semelle de ses souliers« 

Cette chanson de déserteur est connue en Limousin, il a été facile de compléter le récit dont Peyrat donnait déjà plus de la moitié.

CHANSONS DE TYPE RONDE

32 – J’AI FAIT UNE MAÎTRESSE (ROULEZ ROULANT ROULETTE)

Catalogue Coirault : type 2209 « La belle aux amourettes volées dans le bois« , pour le premier couplet

Le début des deux couplets chantés par Peyrat est une formule-type qui peut renvoyer à plusieurs chansons différentes. J’ai choisi de la rapprocher d’une version apparentée (mélodie et refrain) chantée par Mme Laporte, recueillie par Françoise Etay en Haute-Vienne, ce qui m’a permis de donner une suite aux couplets (en laissant de côté le second de Peyrat).

33 – EN REVENANT DE NOCES

Catalogue Coirault : type 3415 « En revenant des noces« ou « A la claire fontaine« 

Cette chanson est l’une des plus connues du répertoire traditionnel francophone. Le morceau de couplet chanté par Léon Peyrat ne comprend pas la seconde moitié des paroles. À partir de ce matériau, je propose donc deux aménagements différents de la structure des couplets et refrains, ce qui donne deux versions différentes de cette chanson, pour pouvoir chanter le texte complet.

34 – MON PÈRE ME MARIE AVEC UN AUVERGNAT

Catalogue Coirault : type 5703 « Au diable la richesse III » (cf aussi types 5704 et 5705)

Complété avec la version donnée par Jérôme Bugeaud (tome II p.58).

35 – COEUR DE ROSE

Catalogue Coirault : type 1329 « La belle dont les cheveux viennent jusqu’aux talons »

J’ai complété le fragment chanté par Peyrat grâce à des versions vendéennes. Je me suis permis pour la couleur locale, de remplacer la ville de Guérande par celle de Tulle dans le premier couplet. La seconde phrase évoque celle de la chanson « Belle rose du printemps », très connue en Auvergne. Le premier couplet de Léon Peyrat (mis ici à la fin de la chanson) semble n’être qu’un passe-partout servant à conclure une chanson chantée à table : cf. Millien 5 p.51, qui donne une version presque identique.

BOURRÉES

36 – LO PETIT ÒME

Catalogue Coirault : type 5603 « Les mésaventures du petit mari« 

Le thème du « petit mari » est bien connu dans la chanson traditionnelle, on le trouve en Limousin décliné sur des airs de bourrées. Ici, j’ai complété avec une version du recueil Lemouzi.

37 – AQUESTA NUECH IEU N’AI FACH ‘N SOMNHE

Catalogue Coirault : type 2526 « Le garçon riche et laid et la fille pauvre et jolie »

Léon Peyrat chante cette chanson sur un air de bourrée proche de « E quand las peras son maduras ». Ici encore, le recueil de la revue Lemouzi nous permet de compléter le texte.

38 – L’AUTRE JORN QUE FASIA CHALOR

Catalogue Coirault : type 6203 « Le bouvier qui refuse d’indiquer son chemin au monsieur« .

Cette fois c’est le recueil de François Célor qui nous donne la suite de l’histoire (N°XXIX), sur un air de valse. La mélodie chantée par Peyrat est une bourrée, proche de la mélodie N°37.

39 – PETIT POMIER DE RÒSAS

Catalogue Coirault : type 1720 « La baigneuse qui dialogue avec le pommier« .

Complétée avec le recueil Lemouzi.

40 – LA SENZILHA E LO PINÇON

Catalogue Coirault : type 10501 « Le mariage de l’alouette et du pinson »

Chanson du mariage des oiseaux, bien connue tant dans le domaine occitanophone que francophone, complétée avec la version du recueil Lemouzi. L’air de celle-ci est très voisin de celui de Peyrat, et des chansons N°37 et 38.

41 – SI IEU TORNAVA JÒUNA

Une bourrée bien connue, mais la plupart du temps avec un unique couplet. Je l’ai complétée avec les autres couplets donnés par « L’Album auvergnat » de J.-B. Bouillet.

42 – PAUBRA MAIRE

La seconde phrase musicale chantée et jouée au violon par Léon Peyrat porte des paroles d’une chanson à boire, bien connue dans le Massif Central sous le nom de « L’aubre de la camba tòrta », et dont plusieurs versions nous ont donné deux couplets supplémentaires. En revanche, les paroles de la première partie semblent tout à fait locales, peut-être dues à Léon lui-même : on y cite Dumas, cafetier de Saint-Salvadour. Je propose d’utiliser ce couplet « Paubra maire » comme refrain, ce qui permet de chanter en alternant les deux phrases.

AUTRES

43 – REVELHATZ MOS ENFANTS (LA PASSION)

C’est un chant de « revelhets », c’est-à-dire un chant de quête de la Semaine Sainte, faisant le récit de la Passion du Christ. Il est bien connu en Auvergne et Limousin, ce qui a permis grâce à plusieurs versions, de replacer l’unique couplet de Peyrat dans une narration plus complète.

44 – DIU LAI ES DAVALAT (NOËL)

Ce Noël ne m’est connu que par les deux couplets de Peyrat, ainsi que la version plus complète du recueil Lemouzi (Chèze-Branchet-Plantadis N°LXXVIII p.74), sur un air très semblable.

45 – LA CHAÇA DEI LOP

J’ai complété cette chanson plaisante et assez rare, que je ne connais qu’en Limousin, avec la version publiée par Branchet et Plantadis dans leur recueil « Chansons populaires du Limousin » (éditeur : Schola Cantorum).

46 – MONSIEUR LE MARQUIS DE LA TOUR (LA BATELIÈRE)

Catalogue Coirault : type 1714 « La batelière et les messieurs de la Tour« 

Complétée avec une version cantalienne (Musique du canton de Montsalvy, éditeur : AMTA).

47 – ROSSIGNOLET DU BOIS JOLI

Catalogue Coirault : type 504 « Le rossignol qui invite à changer d’ami »

Léon Peyrat chantait cette chanson de quête du mai de façon un peu fragmentaire, j’ai complété et réécrit les paroles d’après des versions de l’Ariège (recueil Poueigh) et du Nivernais (recueil Millien).

ET POUR FINIR

48 – LES YEUX DE MA MIE

Cette belle valse a été créée par Léon lui-même. La chanson est donc déjà intégrale, au contraire des autres chansons rassemblées dans ce recueil. Je la place ici en conclusion, en hommage à ce musicien d’exception qui nous a transmis tant de magnifiques mélodies.

Titre, image, puis le texte en lecture à l’écran, puis les liens de téléchargement des documents généraux (texte, index, livret complet), puis un tableau avec chaque chanson, en mettant en regard le lien pdf de la fiche paroles/partition avec les enregistrements de Peyrat.