Le répertoire d’Arsène Courty, violoneux creusois

Le violoneux Arsène Courty, résidant à Bosroger (aux environs d’Aubusson), y a été enregistré à plusieurs reprises vers 1980 par Jacques Coget et par Jean-Jacques Le Creurer. J’ai eu connaissance de sa musique par les collectages de ce dernier, amicalement transmis par Françoise Etay. Séduit par ce répertoire, je vous en propose ici le partage. Cela ne couvre pas l’intégralité des airs transmis par ce musicien : en plus du violon, il jouait également de l’accordéon diatonique, comme en témoigne l’air de scottish qui figure sur l’album « Chanteurs et musiciens en Limousin » (Silex-CRMTL 1995) et que l’on peut écouter sur le présent site internet, sur cette page : https://crmtl.fr/actions/publications/partitions-livres/chanteurs-et-musiciens-en-limousin/. Je présente ici les enregistrements originaux, les différentes mélodies étant reclassées par types de danses et numérotées (je ne dispose pas des titres), ainsi que mes transcriptions, et enfin mes réinterprétations au violon pour faciliter la tâche aux apprentis musiciens : Arsène Courty jouait accordé bien plus bas que le diapason standard. J’ai donc transcrit et rejoué ces airs en tonalité usuelle de Ré, ce qui respecte les doigtés. Arsène Courty jouait sur les cordes aigües et avait enlevé la corde de Sol (la plus grave) pour la remplacer par une corde de Mi supplémentaire, doublant ainsi la chanterelle. On pourra retrouver d’autres renseignements, ainsi qu’une photo d’Arsène Courty, sur le site « violoneux.fr », sur cette page : http://www.violoneux.fr/wiki/Ars%C3%A8ne_Courty


Les bourrées

Le répertoire de bourrées des musiciens creusois est souvent plus limité que celui des violoneux corréziens ou auvergnats. On peut ici en entendre six, dont deux très classiques (« La borréia d’Auvernha » et « Que çai veniatz cherchar »). Les autres sont en revanche assez originales, la première semble une bourrée valsée.

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Interprétations par Jean-Marc Delaunay

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Les valses

Elles sont présentes en grand nombre, souvent de style « Belle époque » ou musette. Je n’ai pas encore pu en identifier beaucoup : je n’ai pas retranscrit le traditionnel « Turlututu », joué ici dans sa version standard, ni la « Valse marseillaise » (« A petits pas ») de Vincent Scotto, également très connue. La valse n°9 est « La Passagère » de Ferdinand-Louis Benech (1924). Les deux phrases de la n°8 sont connues séparément dans le répertoire traditionnel (« Le monsieur et la bergère » et « Mon père arrachait des raves »).

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Les mazurkas

Les airs donnés par Arsène Courty me sont inconnus par ailleurs, sauf « Cassa-nozilhas » (casse-noisettes) que l’on retrouve joué par divers musiciens en Limousin et dans les Combrailles du Puy-de-Dôme, et qui est une variante de mazurka.

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Les scottischs

Comme pour les mazurkas, les airs de scottischs de M. Courty sont assez originaux, et selon moi très plaisants. Le cinquième air est bien connu comme mélodie du « brise-pied », version de scottisch « à sept pas » ou « glissante », avec ici une variante mélodique originale.

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Les polkas

On trouve ici une seule polka « basique », les autres airs étant des variantes de cette danse : polkas piquées et polka « des bébés » (ou « La Badoise, voir ici un article très documenté sur cette danse : https://affordanse.fr/index.php/2022/04/12/dou-vient-la-baby-polka-badoise/ )

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Les marches

Les airs de marches jouées par les anciens musiciens routiniers sont peu reprises actuellement par les musiciens revivalistes, sans doute en raison de leur connotation « militaro-pompière ». Les airs de marches de noces font exception, en raison de leur caractère musical différent, souvent plus traditionnel. Pourtant, le genre « marche » a une longue histoire dans la musique française, depuis les marches de l’Ancien Régime, non seulement dans les contextes militaires, mais aussi dans les opéras, pièces de théâtre etc, et aussi dans toutes sortes de fêtes publiques, jusqu’aux marches à danser des bals musette qui sont un prolongement musical de ces répertoires. Musicalement, les marches peuvent être assez variées, en rythme binaire ou ternaire, et s’interpénétrer avec des répertoires de danses telles que les polkas, les quadrilles etc. Comme la plus grande part de son répertoire, les airs de marche d’Arsène Courty se rattachent à un style mélodique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Dans la marche n°3, je me suis permis d’allonger certaines notes dans ma transcription et mon interprétation, pour rétablir une mesure plus régulière, ces airs étant en principe bien « carrés » : je renvoie les amateurs d’airs irréguliers à l’écoute de l’enregistrement d’origine.

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