Deuxième livraison : recueils Labadie, Duanézac, Lemaigre, Soulacroup, Gille et Alvarez
04) Recueil A. Labadie « Bourrées d’Auvergne montagnardes et figurées pour le piano » (1880)
Ce recueil est édité en 1880 chez Acker à Paris, et a été distibué à Clermont-Ferrand par la maison Soulacroup-Ligier. L’auteur est dit « A. Labadie – organiste à Aurillac« . Il s’agit vraisemblablement de Bernard Alexandre Labadie, né en 1813 à Villefranche-de-Rouergue, qui est cité dans un site de généalogies comme employé du cadastre, maître de musique et organiste à Aurillac. Il appartient à une lignée de musiciens : son grand-père Bernard Labadie (vers 1743-1825), était tourneur et faiseur d’instruments à vent à Montauban, son père Raymond Labadie (né en 1785) était organiste titulaire et maître de musique à Villefranche-de-Rouergue vers 1817.
Le répertoire donné par Labadie est tout à fait dans le style des autres recueils de cette catégorie : on retrouve quelques airs du recueil De Raoulx ou d’autres, mais Labadie nous fournit aussi plusieurs mélodies inconnues ailleurs. Il appelle « bourrées montagnardes » et « bourrées paysannes » les mélodies à trois temps, et « bourrées figurées » celles à deux temps. On peut noter la montagnarde N°6, qui a été utilisée en 1814 par Nicolo Isouard dans son opéra-comique « Jeannot et Colin », et la N°8, qui est peut-être un antécédent de la « bourrée de Lanla » jouée au Xxe siècle par des violoneux de l’Artense.
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05) Recueil Duanezac « Souvenir d’Auvergne – Bourrées et montagnardes pour piano » (Gilles & Cazenaud, Clermont-Ferrand, 1880)
Après une recherche infructueuse sur ce mystérieux « Duanezac », c’est la vue de la couverture de ce recueil qui m’a enfin éclairé, quand j’ai vu juxtaposés les noms de l’auteur et des éditeurs : en effet, « Duanezac » n’est que l’inversion du nom « Cazenaud ».
Sur Jules Cazenaud, on n’a que peu de renseignements, sinon qu’il fut une figure du milieu musical clermontois au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Fils d’un violoniste, grand ami du compositeur Georges Onslow, il est mentionné sous plusieurs rubriques en 1875 dans l’ « Annuaire musical et orphéonique de France » (2e année, d’Emile Coyon) : en tant qu’artiste musicien et professeur de musique, en tant que directeur de la société chorale « La Clermontoise », et également sous les deux rubriques des « Facteurs de piano » et des « Luthiers », avec son associé Gilles (tous deux successeurs en 1869 de la maison « Aimé »). On trouvera quelques renseignements dans le pdf ci-dessous :
Télécharger le pdf – Jules Cazenaud
Il a publié des compositions, souvent pour piano, parmi lesquelles un « Vieil air d’Auvergne », et dont une vingtaine sont répertoriées sur le site de la Bibliothèque Nationale (voir ici :https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/15517898/tum/page1).
J’ai trouvé, dans le quotidien « Le moniteur du Puy-de-Dôme » du 2 novembre 1882, cette annonce d’un concert où on annonce sa participation, conjointe à celle d’Edmond Lemaigre. Tous deux sont cités comme pianistes et compositeurs.
Dans le présent recueil, Jules Cazenaud nous donne l’harmonisation de 13 bourrées et 7 montagnardes, qui sont toutes présentes dans les autres recueils similaires.
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06) Recueil Lemaigre « Souvenir d’Auvergne – Bourrées et montagnardes (…) transcrites pour le piano » (Alphonse Leduc 1881 et 1890)
Originaire de Clermont-Ferrand où se déroula la majeure partie de sa carrière (ainsi qu’à Paris), Edmond Lemaigre (1849-1890) fut organiste, chef d’orchestre et compositeur. Comme son père, il dirigea l’orchestre du casino de Royat, ainsi que la Société Lyrique de Clermont. Son recueil de musiques auvergnates nous apporte quelques airs inédits, surtout parmi les montagnardes, dont une version de « La moralhada ». Pour le reste, beaucoup de ces airs sont déjà publiés dans les recueils précédents. Il faut savoir qu’Edmond Lemaigre connaissait vraisemblablement bien les Laussedat, qui ont édité plusieurs de ses compositions, ainsi que celles de son père. On peut trouver des renseignements biographiques sur cette page :
https://www.cathedrale-catholique-clermont.fr/lorgue/organistes/
Aux habituelles bourrées et montagnardes, Lemaigre ajoute trois « bourbonnaises », identiques à celles de Laussedat, ainsi que deux « villageoises ». Celles-ci évoquent des airs de chansons plutôt que de danses : la seconde est une version de « La Marion sur son prunier », bien connue en Auvergne.
Le recueil est téléchargeable sur Gallica :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3127220.image
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07) Recueil Soulacroup « Bourrées d’Auvergne pour piano »
Jean Soulacroup (1845-1919), a été pédagogue, clarinettiste, chef d’orchestre, marchand de musique et compositeur. Il s’est installé à Clermont-Ferrand après la guerre de 1870, et y a fait le reste de sa carrière. Vous trouverez ici une biographie plus détaillée, issue du site « Musique et Auvergne » (site intéressant mais malheureusement aujourd’hui fermé) :
Télécharger pdf 2 – Jean Soulacroup
Dans son recueil (non daté), il nous donne 14 bourrées, toutes à trois temps. Bien que ces airs soit connus dans d’autres recueils, les versions données par Jean Soulacroup se signalent par quelques variantes.
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08) Recueil de C. Gille « Montagnardes d’Auvergne et Bourrées de Vichy » (éditeur Benoît ainé, Paris, sans date)
Je n’ai pu trouver aucun renseignement sur l’identité de l’auteur de ce petit recueil. Cette maison d’édition musicale fut active de 1851 à environ 1913. N’ayant pas encore pu consulter le document entier, je ne peux donner ici que les quelques airs qui figuraient sur des photos, illustrant la mise en vente de l’ouvrage sur un site de livres anciens. Seules deux des six mélodies en question sont connues par ailleurs, le contenu de ce recueil est donc intéressant.
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09) Recueil de Diego Alvarez « Bourrées et montagnardes »
Ce recueil est encore plus difficile à cerner, car la seule mention que j’en aie trouvée est sa mise en vente sur un site de livres anciens, accompagnée d’une photo de la première page, qui a disparu d’internet depuis. Le nom de l’auteur n’apparaît dans aucun autre document musical. Les deux bourrées figurant sur cette page sont bien connues, et notées en version purement mélodique, sans harmonisation (peut-être destinées au violon, comme semble l’indiquer l’accord final de la première bourrée).