Les Rencontres de Nedde 2005, ou l’essor d’un festival

arton74.jpg-f1a7bPetite commune rurale haut-viennois aux confins de la Creuse et de la Corrèze, Nedde est identifié depuis plusieurs années par son festival musical et par le dynamisme de l’association qui le porte. Pascale Nguyen, Présidente de ce festival, nous présente les coulisses de cette initiative.

Pourquoi et comment se sont structurées ces Rencontres ?
Les Rencontres sont à l’initiative de Paul Gerbaud qui habite Nedde. Elles sont la suite de deux expériences déjà menées, il y a quelques années, autour des danses et musiques du Limousin, avec un stage d’une semaine et des veillées dans les villages autour de Nedde. Il s’agissait de créer un événement musical dans ce territoire du plateau de Millevaches en lui associant d’autres éléments culturels comme la lecture du paysage et la gastronomie. Une équipe de bénévoles s’est formée essentiellement par réseau d’amis musiciens traditionnels ou non. Dès la deuxième année, une structure associative spécifique a été créée.

Quel pari essayez-vous de relever dans le cadre de cette programmation ? Quels sont les enjeux auxquels vous essayez de répondre ?
En fait on pourrait évoquer trois thèmes : la proximité, la convivialité et bien sûr la qualité… La proximité géographique, en diversifiant les lieux de concerts, de randonnées, de repas et en organisant des conférences sur l’habitat rural, les jardins paysans, sur les pommes anciennes cette année… La proximité aussi, en programmant des musiciens que nous considérons comme représentants d’une musique populaire. Pour nous populaire cela veut dire que chacun peut facilement s’approprier cette musique et y être sensible. La convivialité par les randonnées, les repas pris aussi bien dans une grange que sous des bâches ou dans une salle de restaurant, la musique présente à des moments ou à des lieux insolites.

Comment définissez-vous aujourd’hui la ligne de programmation ?
Notre souhait est d’associer des musiciens professionnels (concerts) et des amateurs de la région (animations, bals…). La veillée du vendredi s’articule autour d’une personnalité de la musique traditionnelle avec un concert solo. Le samedi soir, nous invitons un groupe qui nous paraît répondre aux critères de convivialité et de proximité dont on a déjà parlé. Le dimanche après-midi un bal vient clore les Rencontres.

Vous accueillez Frédérique Paris et La Chavannée de Montbel cette année. Qu’attendez-vous de cette rencontre avec le public ?
En Bourbonnais, La Chavannée, avec Frédéric Paris, a développé une pratique musicale et associative très proche des gens. C’est exactement l’illustration de ce que l’on désire promouvoir dans nos rencontres.

L’équipe organisatrice est particulièrement dynamique. Sur quoi repose l’efficacité de son organisation ?
Un travail d’une année, beaucoup d’investissement personnel de certains, une envie partagée par toute cette équipe d’amis que tout se passe bien… Finalement cela nous semble tout naturel !

L’avenir du festival ?
On l’espère radieux ! Chaque année le public augmente et bientôt se posera la question de l’évolution des structures d’accueil. Cela sera sans doute un moment délicat en termes de financement (subventions…) et aussi d’organisation.

Propos recueillis pas Dominique Meunier (CRMTL) pour les Nouvelles Musicales, n° 81, juin-septembre 2005.