Entretien « Nipper »groupe de musiques traditionnelles du Limousin.
NMCL : Que veut dire Nipper ?
Sylvain : Nipper est le nom du chien emblème de la marque “Pathé Marconi”, “la voix de son Maître”. Ce petit chien qui en écoutant la voix de son Maître a pu continuer à vivre après sa mort et survivre grâce aux enregistrements.
Emmanuel : Il en est un peu de même pour notre musique, nous écoutons des bandes de collectages de nos “Maîtres” musiciens.
Laurent : On écoute les disques, mais on rencontre aussi ces musiciens routiniers.
Pour moi, l’aspect humain a une part très importante dans notre pratique musicale : je pense à Marcel Piaud, parce que je le connais bien ou encore à d’autres musiciens comme Louis Jarraud. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux !
MCL : Comment est né le groupe, qu’est-ce qui vous a motivé à jouer ensemble ?
Laurent : Nous nous sommes rencontrés lors d’un projet avec une classe de chant du Conservatoire de Limoges, Mme Berthomet dirigeait une chorale d’enfants et a souhaité avoir un accompagnement musical, en l’occurrence traditionnel, d’où l’idée d’inclure la vielle à roue, la chabrette limousine, l’accordéon diatonique et le violon, nos quatre instruments respectifs.
Sylvain : La formule à quatre est apparue comme très intéressante.
Emmanuel : Et il y a aussi l’envie commune de jouer une musique à danser, donc principalement pour le bal.
NMCL : Comment décrivez-vous la musique que vous faites ?
Laurent : On s’est axé uniquement sur un répertoire de musique à danser du limousin car il y a déjà de nombreuses choses à explorer. De par notre pratique musicale extérieure et individuelle, nous abordons d’autres répertoires,. Mais pour Nipper, le choix c’est orienté vers le Limousin.
Emmanuel : Notre musique se base sur un jeu d’ensemble.
Sylvain : Chacun a bien trouvé sa place.
NMCL : Comment définissez-vous la part de composition et de création dans votre musique ?
Laurent : Pour moi, dans la musique traditionnelle, il y a forcément de la composition, si l’on peut appeler cela de la composition, déjà à travers la pratique et l’interprétation. Le musicien brode autour du thème principal et y met sa couleur personnelle.
Emmanuel : Quand on s’approprie le répertoire, c’est de la recomposition. A chaque fois, que l’on rejoue, ce n’est jamais pareil. Et on traite aussi des compositions comme celles de Léon Peyrat ou de Marcel Piaud.
Sylvain : J’ai déjà essayé de composer mais ce travail n’est pas encore assez mûr pour les inclure à notre répertoire.
NMCL : Qu’elles sont vos principales dates-évènements de l’année 2000 ?
Sabine : On a joué cet été à Gennetines dans l’Allier à l’occasion du Grand bal de l’Europe mais aussi à Barcelone pour une fête occitano-catalane où l’on a animé un atelier danse, un bal et un concert. Par ailleurs, nous somme intervenus, dans un festival de cornemuse à Bordeaux, dans le pays de Yann Cozian, où la cornemuse est mise à l’honneur, puis au Festival des Nuits de Nacre à Tulle en septembre et à la Fête de la Vielle en octobre en Haute Marche-Combraille.
Emmanuel : Nous avons été finaliste au concours « Tremplin Trad 2000 » à Avermes dans l’Allier.
Sabine : Nos interventions sont très variés car on anime aussi des bals et des ateliers danse avec Françoise Etay, dans des Centres de Loisirs, écoles, maisons de retraite et restaurants. Au total, cela représente environ une trentaine de manifestation par année.
Laurent : Je ne fais pas forcément de grosses différences entre des manifestations qui ont plus de notoriété et celles qui en ont moins. Pour moi, un petit bal, une animation, c’est aussi important parce qu’on fait passer la même chose aux gens et on s’amuse autant. Même quelques fois plus. Le but c’est de faire découvrir ou redécouvrir “notre” musique, nos instruments et de leur faire partager notre passion. La musique nous permet de voyager aussi et de rencontrer beaucoup de gens.
NMCL : Vos perspectives de développement à plus long terme ?
Sylvain : Continuer à jouer et à se faire plaisir. Peut-être un projet de disque, mais c’est encore loin.
Sabine : On souhaiterait aussi développer une initiative concernant l’apprentissage de la musique traditionnelle aux enfants.
NMCL : Quels sont pour chacun vos projets musicaux dans un avenir proche ?
Emmanuel : Nous préparons le DEM (diplôme d’Etudes musicales) au CNR de Limoges, et ensuite je vais peut-être me diriger vers l’enseignement. Je participe à un projet de danse contemporaine « Le Golem » avec la « Compagnie Hervé Koubi », Philippe Destrem, Nicolas Rouzier, et Laurent Rousseau. Cette compagnie avait envie d’avoir de la musique traditionnelle, des ambiances sonores et musicales avec notamment une présence de vielle. C’est pourquoi, en tant que vielleux, je participe au projet.
Sylvain : Depuis la rentrée, je donne des cours de cornemuse du CNR jusqu’au mois de janvier en remplacement de Philippe Destrem.
Laurent : Animateur socio-culturel, j’ai la chance d’avoir un métier en rapport direct avec la musique traditionnelle ; j’interviens dans des Centres de découverte, de loisir et dans des écoles dans le Nord du département de la Dordogne, pour la découverte de la culture locale du Périgord-Limousin à travers donc la musique, la langue, le chant et la danse. Travailler avec des enfants est vraiment très enrichissant.
Sabine : Nous assurons des cours de musique traditionnelle (violon, chabrette, accordéon et vielle) dans une école de musique associative à Payzac en Dordogne. J’ai aussi peut-être un projet musical autour d’un duo de violons.
NIPPER – chez Sylvain Lacouchie
93 rue de Costrenat – 87480 St-Priest-Taurion
tél 05.55.36.78.49 ou Laurent au 05.53.56.05.30.
Propos recueillis par Dominique Meunier (CRMTL), pour les Nouvelles Musicales en Limousin, n° 66, janvier-février 2001.