Editorial (01/2013)

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La terra es freja, lo ciau neveja… mòrta saison…
La terre est froide, le ciel neigeux, morte saison…

dit cet ancien Noël des Monédières… On connaît l’inexorable rigueur
de ces temps d’hiver à la fois attendus et redoutés,
ceux où la sève retourne aux racines en attendant le printemps,
ceux où l’homme concentre ses forces et ses idées,
s’attache à l’essence des choses et — quelque part — retourne à l’essentiel…

1913, Ferdinand Brunot, éminent linguiste de la Sorbonne, pousse une automobile prêtée par la Maison Pathé sur les chemins de hameaux reculés de la Corrèze après avoir arpenté quelques mois auparavant les brandes berrichonnes chères à George Sand, la bonne dame de Nohant…
Le matériel qui l’accompagne, à la pointe du progrès de ce début du XXe siècle, permet de graver dans la cire de tous nouveaux objets appelés disques, la voix des personnes et le son des instruments de musique. En tout, près de quatre-vingt disques vont être gravés entre Naves et Le Saillant, Objat et Argentat, Voutezac, Brive, immortalisant la voix des corréziens et corréziennes d’alors…

2013, nous voilà à nouveau dans les traces de Ferdinand Brunot, sur la piste de ces voix oubliées mais pas éteintes* pour tenter de faire revivre le son, la mémoire et l’identité de cette société si lointaine et si proche… Cent ans, une éternité comme qui dirait la semaine dernière… Un projet musical et patrimonial nous accompagnera toute cette année 2013 autour de cet événement et de cette commémoration** que nous souhaitons joyeuse et conviviale…

En attendant, tenez-vous au chaud…

Olivier DURIF
Directeur du CRMTL


*On peut les entendre sur le site de la BNF https://gallica.bnf.fr
_ Choisir « Archives de la parole Ferdinand Brunot Corrèze ».

** Nous donnerons en temps utiles sur le site et dans une future lettre d’info, le calendrier et les modalités des réjouissances…