Parution du livre « Mélodies en vogue au XVIIIe siècle »

Mélodies en vogue au XVIIIe siècle

Le répertoire des timbres de Patrice Coirault

Révisé, organisé et complété par Marlène Belly et Georges Delarue

Les mélodies en vogue au XVIIIe siècle sont celles qui ont servi de timbres. Composer sur « Sur l’air de » suppose l’utilisation d’un air connu pour porter de nouvelles paroles. Cette méthode de composition relève d’un genre musical qui dessine quantité d’espaces transitionnels, de passerelles entre les genres musicaux, les groupes sociaux, les espaces géoculturels et temporels. Si le principe compositionnel est toujours d’actualité, les airs ayant servi de support pour véhiculer les textes connaissent de nettes mutations au cours du XIXe siècle : alors qu’ils étaient, jusqu’alors, essentiellement issus d’une mémoire collective profondément enracinée dans le temps, ils s’adaptent peu à peu à l’éphémère des phénomènes de modes et se dégagent de toutes possibilités de mouvance au fur et à mesure que se mettent en place les moyens de diffusion à grande échelle.

Ce volume recense les timbres antérieurs à cet élan du XIXe siècle. Aussi, il liste les airs encore régulièrement utilisés dans le courant du siècle précèdent. Charnière, cette période garde trace des lignes mélodiques remontant à des temps bien plus anciens tout comme elle témoigne de celles qui sauront porter de nouveaux textes au cours de la période suivante.

Aussi, d’une clef (La Clef des chansonniers, Ballard, 1717) à l’autre (La Clé du Caveau, Capelle, 1811, 1re éd.), cette publication rend compte des airs présents dans les recueils publiés durant cette période qui conduit ce genre à son apogée et qu’encadrent ces deux incontournables publications le concernant.

Ce répertoire est directement issu du méticuleux travail de dépouillement de Patrice Coirault (1865-1958). Laissé à l’état de manuscrit dans son fichier déposé à la Bibliothèque nationale de France, il a été ici totalement mis en forme et complété des recollements personnels de Georges Delarue.

Ainsi près de 2 000 timbres et encore plus de mélodies sont ici recensés. Chaque entrée synthétise l’ensemble des appellations du timbre et précise son origine lorsqu’elle est connue ; elle donne de l’air au moins une ligne mélodique ; elle liste, de manière structurée, les références aux ouvrages où la notation musicale est présente et celles où l’air a été employé sans être noté. C’est surtout pour établir des parallèles avec les chansons traditionnelles que Coirault avait élaboré ce répertoire. Aussi l’entrée vers la « tradition orale » est l’un des apports indéniables de cet ouvrage. Pour autant, il intéressera, également, les amateurs de chansons, les historiens, les chercheurs en matière de théâtre et, de manière plus générale, le milieu de la musicologie.

Georges Delarue a été professeur de sciences au collège de Monestier de Clermont, petit bourg de l’Isère où il réside. Fils de Paul Delarue, il a rencontré plusieurs fois Patrice Coirault qui était l’ami de son père et a ainsi pu bénéficier de ses conseils pour le dépouillement des inédits du folkloriste nivernais Achille Millien (Chansons populaires du Nivernais et du Morvan, Centre alpin et rhodanien, 7 vol. 1977-2002). Il a, pour la BNF, assuré la mise en forme de la thèse de Geneviève Massignon sur les chansons qu’elle a recueillies au Canada français (Trésor de la chanson populaire française, 2 vol., BNF, 1996-2007). En collaboration avec Simone Wallon et Marlène Belly, il a enrichi et publié le Répertoire des chansons françaises de tradition orale de Patrice Coirault (3 vol, BNF, 1996-2007). C’est à partir de ces mêmes sources et de son propre fichier qu’il a préparé la mise en forme des Mélodies en vogue au XVIIIe siècle.

Marlène Belly, Maître de conférences à l’Université de Poitiers, centre ses travaux sur l’ethnomusicologie de la France (épistémologie, histoire : « Musicologie / ethnomusicologie. Les aléas d’une frontière au prisme de la Revue de musicologie », Revue de musicologie, Paris, Société française de musicologie, 2018, en collaboration avec T. Bachir-Loopuyt) et, plus particulièrement, sur la chanson francophone de transmission orale d’un point de vue synchronique (répertoire franco-canadien : « Entre Poitou et Provinces maritimes, la question de la langue chansonnière ou l’air ne fait pas la chanson ! », Fondements historiques et ancrages culturels des langues, Université laurentienne, 2017) et diachronique (principe de composition sur timbre). Ses approches anthropologiques des faits musicaux s’attachent à la mise en évidence de la performance dans l’oralité chansonnière (« La composition sur timbre : regard anthropologique sur un genre hybride », Fascinantes étrangetés, La découverte de l’altérité musicale en Europe au XIXe siècle, Paris, L’Harmattan, 2014). Elle souhaite montrer qu’au-delà de seules variantes imputables à l’acte de transmission, les contextes sociaux, politiques et économiques ont de réels impacts sur les énoncés musicaux. En lien avec la Bibliothèque nationale de France, elle participe à l’édition des fichiers Coirault et œuvre, par ailleurs, à la constitution d’un réseau universitaire France-Canada-Louisiane centré sur l’enseignement et la recherche des musiques de l’oralité.

Informations pratiques

Description : Broché, 962 pages, 64 illustrations couleurs, 21 × 29,7 cm ; 2kg5.
Date de parution : 19 mars 2020
ISBN/EAN : 978-2-7177-2747-0 / 9782717727470
Éditeur et distributeur : BnF Éditions ; commandes auprès de : gabrielle.smet@bnf.fr
Prix : 155 €