Parution de l’ouvrage Les « Bandes » de violons en Europe

Luc CHARLES-DOMINIQUE vient de faire paraître son nouveau livre, LES « BANDES » DE VIOLONS EN EUROPE : CINQ SIÈCLES DE TRANSFERTS CULTURELS. Des anciens ménétriers aux Tsiganes d’Europe centrale, chez BREPOLS PUBLISHERS (Belgique).

Cet ouvrage constitue la première étape éditoriale de son projet de recherche mené au sein de l’Institut Universitaire de France entre 2013 et 2018 (« Histoire générale en anthropologie des musiques populaires en France »). De grand format (190 x 290 mm) et d’une belle qualité générale de l’édition, il possède 676 pages et de nombreuses illustrations (67 ill. en noir et blanc et 37 en couleurs).

Ce livre est disponible à la commande en cliquant sur le lien suivant : https://www.brepols.net/Pages/ShowProduct.aspx?prod_id=IS-9782503581187-1


Les « Bandes » de violons en Europe : cinq siècles de transferts culturels

Des anciens ménétriers aux Tsiganes d’Europe centrale.

L’ouvrage est publié chez Brepols Publishers (Turnhout, Belgique), dans la collection Epitome Musical (direction Philippe Vendrix).

Les fortes ressemblances entre anciens ensembles ménétriers de violons et actuelles bandes de violons – tsiganes – d’Europe centrale, autorisent l’hypothèse des transferts culturels.

Les Tsiganes étant présents en Europe depuis le XVe siècle, les processus de mise en contact entre eux et les populations locales (Gadjé) sont multiples : circulations humaines de toutes sortes, cadre répressif et carcéral associé au vagabondage, fréquentation, par les Tsiganes, des nobles, des cours, de l’espace économique et performatif de la foire, des milieux du théâtre itinérant. Par ailleurs, au XVIIe siècle, les bandes de violons – surtout françaises – ont essaimé dans toute l’Europe, notamment centrale. De ce fait, les actuelles bandes de violons européennes, témoignant de l’histoire migratoire tsigane, des échanges entre Tsiganes et Gadjé et entre Européens eux-mêmes, constituent une mémoire interculturelle de l’Europe.

Si l’itinérance, l’oralité, la périphérie sociale et culturelle, la dilution du “Bohémien” dans le “vagabond” complexifient le traitement d’une telle recherche en raison de la raréfaction des sources directes, l’un des objectifs de cet ouvrage est de révéler le dynamisme et le mouvement des sociétés européennes anciennes, l’extrême complexité de leur fonctionnement musical, l’enchevêtrement de leurs réalités sociales, économiques, politiques, culturelles. Cette histoire des bandes de violons en Europe doit, certes, être appréhendée dans le cadre des cours, mais aussi d’une culture ménétrière urbaine, rurale, parfois foraine et marginale, itinérante et nomade.

L’autre ambition de cet ouvrage est de proposer une nouvelle approche de la technique et du jeu violonistiques des anciens ménétriers violonistes, notamment à la cour de France, à partir de l’étude des consorts populaires actuels de violons de certaines régions d’Europe occidentale (Italie), centrale et balkanique.

Luc Charles-Dominique est Professeur d’ethnomusicologie à l’Université Nice-Sophia-Antipolis (Université Côte d’Azur). Ses recherches sont en anthropologie musicale historique (personnage historique du ménétrier, symboliques du sonore), en épistémologie (liens de l’ethnomusicologie et de l’histoire), en ethnomusicologie de la France et de la Méditerranée (anthropologie de la modernité). Cofondateur et président du CIRIEF (Centre International de Recherche Interdisciplinaire en Ethnomusicologie de la France), il est membre de l’Institut Universitaire de France.


Table des matières

Introduction.

PREMIERE PARTIE : « LES “TSIGANES” EN FRANCE : DE QUI ET DE QUOI PARLE-T-ON ?

Ch1. — Éléments pour une histoire tsigane, au-delà des mythes et des fantasmes

  • les sources d’une histoire tsigane
  • les mythes des origines et leurs controverses
  • clichés et fantasmes du bohémianisme

Ch2. — Migrations, groupes, états socio-économiques

  • chronologie des principales migrations
  • quelques identificateurs migratoires, dès le XVe siècle
  • les différents groupes tsiganes et la question de leurs dénominations
  • les principales activités socio-économiques des Tsiganes en Europe et en France

DEUXIEME PARTIE : TSIGANES ET MENETRIERS : « TOUJOURS EN ROUTE ET EN EVEIL… AU HASARD DES RENCONTRES ET DES OCCASIONS… »

Ch3. — « Aller, venir, passer, repasser » : la mobilité partagée des Tsiganes et des Gadjé dans la France ancienne

  • itinérance, nomadisme… un peu de sémantique
  • en finir avec les localismes, se départir de la notion d’isolat
  • les principales formes historiques d’itinérance en France
  • les Tsiganes en France, entre nomadisme et sédentarité
  • les grandes voies de circulation et la logistique du voyage

Ch4. — Une marginalité assignée, partagée et réprimée

  • les codes sociaux, culturels et ethniques de la distinction chez les Tsiganes
  • vagabondage et marginalité
  • la répression du vagabondage et des Tsiganes en particulier
  • Tsiganes et Gadjé, galériens et musiciens…

Ch5.— Les Tsiganes, les cours et la noblesse

  • les parrainages de Tsiganes par les nobles
  • mariages mixtes et brassages
  • les causes de la présence tsigane dans les cours
  • un cas d’école : le château de Brissac (Anjou)

Ch6.— Foires, marchés et commerce des instruments de musique sous l’Ancien Régime

  • foires et marchés : des échelles différentes, des systèmes complémentaires
  • les grandes foires et leur attractivité
  • acteurs et logistique du commerce de foire
  • la foire, univers composite, espace de la marge
  • le commerce des instruments de musique sous l’Ancien Régime
  • la foire, plaque tournante du commerce des instruments de musique
  • le colportage, la « mercerie » et la musique

Ch7.— Foire, spectacles, arts de la performance

  • le théâtre de foire et des boulevards
  • les marionnettistes
  • les danseurs de cordes
  • les acrobates et les hercules forains
  • les opérateurs et les charlatans
  • les montreurs de tours et d’animaux savants
  • « colporteurs faméliques », chanteurs ambulants et autres artistes de foire
  • l’univers musical de la foire

Ch8.— Les Tsiganes, au cœur de la foire

  • les Tsiganes et la foire
  • foires aux chevaux, maquignons et Tsiganes
  • la « Bonne aventure » et la foire

Ch9.— Le théâtre, entre itinérance et musique : une source de rencontres

  • théâtre et musique au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime
  • musiciens, danseurs et acteurs du théâtre itinérant en France
  • les Tsiganes et le théâtre
  • Gitans et Bohémiens dans la production théâtrale et à l’opéra

Ch10.— Les Tsiganes, la musique, la danse, le cirque

  • les Tsiganes et la musique
  • les Tsiganes et la danse
  • les Tsiganes et le cirque

TROISIEME PARTIE – BANDES DE VIOLONS ET TRANSFERTS CULTURELS : DE L’HISTOIRE AU TERRAIN ET DU TERRAIN A L’HISTOIRE

Ch11.— De l’histoire à l’ethnomusicologie : les « bandes » de violons, à travers l’Europe et les cultures, à travers le temps

  • dès le XVIe siècle, les « bandes » de violons et autres consorts
  • bandes de violons à la cour de France et dans les cours d’Europe
  • traditions régionales de bandes de violons en Europe occidentale jusqu’à nos jours
  • l’appropriation historique du violon par les Tsiganes
  • peut-on écrire l’histoire des bandes de violons en Europe centrale ?
  • similarités organologiques entre bandes tsiganes d’Europe centrale, anciennes bandes ménétrières et actuelles bandes de violons d’Europe occidentale

Ch12.— De l’ethnomusicologie à l’histoire : peut-on reconstituer le jeu des anciennes bandes ménétrières de violons ?

  • la tenue et le jeu de l’archet : une esthétique de l’énergie et de l’efficacité sonore
  • polyphonie et harmonie
  • le rôle rythmique du « remplissage » : marquer les contretemps
  • le violon ménétrier en « bandes » : des musiques de l’improvisation

Conclusion

Bibliographie

Crédits photographiques

Table des illustrations

Index.