Editorial (07/2013)

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Il est des étés attendus. Celui de 2013 l’est, et pas seulement à cause du long hiver qui l’a retardé jusqu’à ces jours-ci…

L’été 2013 va remettre ses pas et ses jours dans un autre été, oublié de longue date : celui de 1913 où un savant linguiste de la Sorbonne débarquera en Limousin, et en Corrèze plus particulièrement, pour y enregistrer « les accents de la France » à la suite du Berry voisin.

Ces enregistrements, « incunables » conservés dans les archives de la Bibliothèque Nationale, sont sans doute les plus anciens témoins sonores d’une parole populaire où l’on raconte, on chante, on joue, on crie même…

Aujourd’hui nous remettons ces voix dans la géographie locale où on les a captées voici exactement un siècle… Différentes manifestations jalonneront au-delà même de 2013, les intuitions singulières de Ferdinand Brunot et de son Musée de la Parole : concerts, créations, animations scolaires, publications, colloques, collectages à nouveau tenteront d’éclairer à nouveau rétrospectivement le bien-fondé de sa démarche pionnière.

La vie était belle en 1913 — la belle époque — et rien ne présageait les événements funestes qui lui succéderont dès l’été 1914…

Les temps sont durs aujourd’hui, gageons, à tout le moins, que 2014 remettra l’espoir en des temps apaisés et plus sereins…
Olivier DURIF
Directeur du CRMTL